Le Réseau des musiques du monde

États Généraux des musiques du monde 2023

Publiée le 26/07/2023 dans Zone Franche

Organisés sous le haut patronage de madame la Ministre de la culture

programme détaillé

FORMULAIRE D'INSCRIPTION 2023

19 ET 20 SEPTEMBRE 2023 : GÉOPOLITIQUE ET MUSIQUE À PARIS AU THÉÂTRE DE L'ALLIANCE FRANÇAISE

Mardi 19 septembre

9h30 : Accueil café

1/ 10h-13h : La coopération culturelle (française européenne, internationale ) : entre appui et échanges réels avec les acteurs locaux, ou bien softpower et uniformisation culturelle artistique et économique

Institut Français, Goethe Institut, aides publiques au développement (AFD, Union Européenne, Banque Mondiale,...), organismes de coopération technique internationale (Expertise France, CIVIPOL,…), etc. : les acteurs et modes d’intervention de la coopération internationale en général, et de la coopération culturelle en particulier, sont nombreux. Sur son site l’AFD décrit l’aide publique au développement (APD) comme « l’ensemble des financements apportés par les acteurs publics des pays les plus favorisés pour améliorer les conditions de vie dans les pays moins favorisés. ». Voilà un premier prisme (favorisés / défavorisés) qui questionne. Le fait que nombre d’acteurs des APD soient des banques publiques de développement en est un autre…

En matière culturelle, nul pays, nulle société humaine, n’est défavorisé-e car chacun-e possède son patrimoine culturel matériel et immatériel. C’est un invariant ontologique de l’humanité. Face à cette égalité intrinsèque, où se situent alors le rôle et l’action de la coopération culturelle ? Le prisme économique sous-jacent aux principes de l’aide au développement, à l’ère du « tout ICC », ne vient-il pas perturber la philosophie des actions en faveur des cultures vernaculaires, singulières et leurs diversités ? Autrement dit, la coopération internationale vient-elle en appui des acteurs culturels locaux, des artistes, afin que se développent les projets dans leur plus grande entièreté et liberté ? Ou bien, consciemment ou inconsciemment, oriente-t-elle ce développement vers le segment marchand de la culture, normalisant par-là les modèles économiques mais aussi les signes culturels ?

Intervenants :

#Marc Ambrogiani, Directeur artistique du Festival Nuits Métis

#Charles Houdart, Chargé de mission industries culturelles et créatives à l'Agence Française de Développement

#Sébastien Lagrave, Directeur de l'association Africolor

#Salaha Maiga, Directeur du Festival Vivre Ensemble Tombouctou (Mali)

#Gaëlle Massicot Bitty, Responsable du Pôle Musique & Spectacle vivant à la Direction de la Création Artistique et des Industries Culturelles de l’Institut Français

#Alexandre Navarro, Secrétaire général à la Commission nationale française pour l'UNESCO

#Agnès Saal, Haute fonctionnaire Diversité-Egalité, Cheffe de la Mission Expertise Culturelle Internationale, Ministère de la Culture

#Modération : Michaël Spanu, Chercheur et consultant spécialisé dans les industries culturelles et créatives, la vie nocturne et la gouvernance urbaine


14h : Accueil café

2/ 14h30-17h : Quelle place pour les Musiques du monde dans un monde multipolaire aux diverses tensions ?
Le monde d’aujourd’hui est complexe et mouvant. Le temps de la guerre froide opposant « simplement » deux blocs réunis autour de deux grandes puissances (USA et URSS) est révolu, et c’est heureux… Cependant les tensions géopolitiques sont toujours à l’œuvre, parfois moins lisibles. Les nouvelles puissances (Chine, Brésil, Inde,…) deviennent des pôles d’influence tout autant que les puissances « anciennes » ; les alliances sont de circonstance, inconstantes ; les guerres sont également intestines, notamment par les tentatives d’expansion des fondamentalismes comme au Sahel ou en Afghanistan.

Le dialogue et les échanges interculturels pâtissent de ces tensions naissantes, mouvantes, déclarées ou larvées. Et localement la culture et ses diverses formes, dont la musique, sont contrôlées, manipulées ou tout simplement interdites. Comment les musiciens existent-ils au sein de ce grand échiquier ? Comment faire que les dialogues entre les cultures perdurent, notamment dans les rapports Sud-Nord, quand les relations entre les états sont rompues (comme récemment, par exemple, entre la France et le Mali ou le Burkina Faso) ? Quel pourrait être le rôle des acteurs engagés pour la diversité, celui de notre réseau par exemple, dans ce vaste monde ?

Intervenants :

#Fawaz Baker, Oudiste et compositeur syrien, ex-directeur du conservatoire d'Alep, architecte

#Ali Daou, Chargé de programme culture à l'UNESCO Mali (bureau de Bamako)

#Frédéric Ramel, Professeur des universités en science politique à Sciences Po Paris

#Dorothée Schmid, Chercheuse, responsable du programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l'IFRI

#Frank Tenaille, Journaliste, directeur artistique du Chantier à Correns, et ex-Président de Zone Franche

#Christine Zayed, Artiste

#Modération : Faouzia Maarouf, Reportrice, journaliste culture et society, éditrice en chef, commissaire d'exposition


MERCREDI 20 septembre

9h30 : Accueil café

3/ 10h-12h30 : Dynamique de décolonisation et retour des oeuvres : quid du patrimoine culturel immatériel et de la musique ?
En 2017, suite au discours prononcé à Ouagadougou par le président de la République où ce dernier déclarait vouloir que « d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique », M. Felwine Sarr et Mme Bénédicte Savoy ont été chargés de conduire un groupe de travail sur ce sujet. Leur rapport a été remis en 2018 et depuis la France a été le premier pays occidental à avoir engagé un processus de restitution d’objets d’art africains à leurs pays d’origine. Ce retour des œuvres n’est pas qu’un processus « matérialiste » visant à rendre un objet (aussi culturel et patrimonial soit-il) : c’est surtout, pour reprendre le sous-titre du rapport, la construction d’une « nouvelle éthique relationnelle » reconnaissant que ce qui s’est passé alors n’est plus supportable aujourd’hui. Le retour des œuvres c’est aussi et surtout permettre aux pays africains de retrouver leur patrimoine et leur histoire.

Mais qu’en est-il du patrimoine culturel immatériel (PCI) et plus particulièrement de la musique ? Les dynamiques historiques et actuelles se jouant autour du patrimoine matériel y trouvent-t-elles leur pendant ? Autrement dit, les mécanismes de pillage, d’appropriation, ont-ils été également à l’œuvre concernant la musique ? Si oui comment ? En quoi la musique a-t-elle pu se voir coloniser et, par conséquent, comment peut-elle être aujourd’hui « restituée » ? Comment décoloniser les archives des musiques ethniques, des collections d’instruments d’Afrique, Asie, Outremer dans les musées européens, l’éducation musicale… ?

Intervenants :

#Elgas, journaliste, écrivain, et chercheur associé à l'IRIS

#Alexandre Girard-Muscagorry, Conservateur du patrimoine, Musée de la musique, Cité de la musique – Philharmonie de Paris

#Amélie Salembier, Manageuse d'artistes

#Christine M. Merkel, Experte internationale, membre de la banque d'experts UE/UNESCO diversité culturelle et développement durable

#Modération : Christine M. Merkel


14h : Accueil café

4/ 14h30 - 17h : Musique et (im-)migrations : influences et confluences des migrations sur les syncrétismes musicaux, sociaux et culturels
La richesse et la force des Musiques du Monde est qu’elles sont partout, elles voyagent au travers des hommes et leurs migrations, fussent-elles choisies ou forcées. Elles partent de là-bas pour venir ici, elles partent d’ici pour aller ailleurs, et vice-versa. Dans ces mouvements humains, phénomènes aussi vieux que le monde, les échanges interculturels et musicaux se tissent, s’influencent, se mélangent. Les syncrétismes culturels et artistiques se font.

Les migrations viennent interroger le rapport à l’autre. Comment la musique peut-elle être un élément de dialogue ? En quoi les artistes des diasporas sont-ils les véhicules d’une culture et, dans le même temps, plus que cela : des passeurs et des receveurs ? Comment la musique peut-elle unir dans l’exil, s’unir entre soi mais aussi s’unir à l’autre ?

Intervenants :

#Pamela Badjogo, Artiste

#Lobsang Chonzor, Artiste

#Denis Laborde, Ethnologue, directeur de recherche au CNRS, directeur d'études à l'EHESS, Centre Marc Bloch, Berlin & Festival Haizebegi, Bayonne

#Julie Oleksiak, Docteure en ethnomusicologie, chargée de la recherche au CMTRA

#Aziz Sahmaoui, Artiste

#Catherine Wihtol de Wenden, Directrice de recherche émérite au CNRS (CERI, Sciences Po)

#Modération : François Bensignor, journaliste et cofondateur de Zone Franche


formulaire d'inscription


année 2024 (france) : musique(s) et culture(s) au coeur de la mondialisation et des logiques de marche

● L’idéal artistique et culturel versus la logique d’Industrie Culturelle et Créative (ICC) ;
● Une uniformisation des esthétiques par la politique du chiffre : de l’objectif dynamisant vers un critère uniformisant ;
● Phénomène de concentration des médias et mondialisation : impact sur les musiques d’ici et d’ailleurs ;
● Quid des politiques publiques de la musique versus les enjeux économiques, les dictats européens, etc. : l’exception culturelle française existe-t-elle encore ? Est-elle « exportable » ?

année 2024 (allemagne)

année 2025 (france) : peuples et cultures

● Musiciens d’ici et d’ailleurs : musiques populaires et diaspora ;
● Éthique et esthétique(s) de l’institutionnalisation de la musique ;
● Droits culturels : comment les travailler, les réinventer et les internationaliser ?
● La transmission, enjeu de sauvegarde de la diversité musicale.

année 2026 (france) : musiques du monde ethno-futurisme

● Principes et valeurs de l’ethno-futurisme ;
● Fragilité des cultures populaires : face aux musiques qui disparaissent, un ethno-futurisme salvateur ?
● Jeunesse et dynamisme des musiques urbaines d’essence patrimoniale ;
● Pour une décolonisation des plateformes numériques : l’IA trouvera-t-elle ses racines patrimoniales ?

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