Diversité culturelle et décontextualisation :Exemple du rituel bouddhique coréen « Yeongsanjae »présenté à l’Auditorium Saint-Germain lors du Festival de l’Imaginaire. Lucille Lisack (EHESS Paris, Centre Georg Simmel)
Valoriser et faire connaître ce qui est appréhendé comme « diversité culturelle » suppose souvent d'introduire des formes artistiques auprès d'un nouveau public. A travers l'exemple de l'un des spectacles du festival de l'imaginaire 2008 à Paris,j'essaierai, faute de pouvoir apporter des réponses, de montrer les questions soulevées par la transposition sur une scène parisienne d'un rituel bouddhique coréen. Du 28 au 30 mars 2008, le Festival de l’Imaginaire fit venir le Vénérable Ku\-Hae, Trésor National Vivant de Corée, accompagné d’un groupe de moines et nonnes bouddhistes et de musiciens, pour présenter au public de l’Auditorium Saint\-Germain le rituel Yeongsanjae, une cérémonie bouddhique de passage vers l’au\-delà. Mon propos n’est pas de comparer la représentation à Paris et la cérémonie telle qu’elle a lieu à Séoul mais d’observer la manière dont les différents acteurs – producteurs, moines et musiciens, public –construisent un spectacle de musique du monde et ses significations. Ce que veut dire « valoriser » un patrimoine culturel ne va pas de soi, et il s'avère que l'équilibre entre esthétique et pédagogie, entre rituel et spectacle, entre document et monument est le fruit de constantes négociations et prises de position de la part des organisateurs du festival et du public. Il n'y a donc pas une diversité culturelle ni une manière de la valoriser, mais des interactions entre spectateurs, organisateurs, artistes, institutions et lieux qui font émerger, à l'occasion d'un événement, une certaine manière de concevoir la diversité culturelle et sa mise en valeur.
Pour lire la suite, téléchargez le document.